Alors que l’art se cherche entre académisme et modernité, les œuvres de Gustav Klimt apparaissent comme une onde de choc dans le contexte artistique européen du début du XXe siècle. Le peintre d’origine autrichienne, a réalisé ce qui sera sûrement son œuvre la plus célèbre : Le Baiser. Cette peinture à l’huile sur toile recouverte de feuilles d’or, peinte entre 1908 et 1909, est conservée au palais du Belvédère à Vienne. Elle fait partie du Cycle d’or de Klimt. 

Quelques autres extraits de tableaux pendant le Cycle D’or de Klimt

L’artiste, empreint de modernité, aborde ici une étreinte amoureuse née de multiples inspirations : des estampes japonaises, du symbolisme mais aussi de la peinture byzantine et mille autres références. Bel exemple d’Art nouveau, Le Baiser symbolise la richesse, à tous points de vue.

Hymne à l’amour, un couple y occupe l’espace investi de doré, tant sur l’arrière-plan abstrait, sur le parterre fleuri que sur les vêtements des deux figures centrales. L’or, symbole d’éternité, de puissance, référence iconographique, envahit le tableau chaudement, libérant un sentiment de chance et de privilège.

Klimt y dépeint un amour infini : un couple s’étreint amoureusement, entouré d’or, telle une icône. L’auteur lui-même et sa compagne, Emilie Flöge, en sont probablement les modèles. La mosaïque qui les habille varie en fonction de leur sexe : cercles de couleurs et fleurs pour la femme, symboles de féminité et de maternité, tandis que l’homme revêt un assemblage de rectangles bicolores. Les corps sont presque dématérialisés, en dehors du monde réel, transportés dans un paradis où le ciel est d’or, la terre de fleurs et l’amour sacré.

Ces amoureux, tout droit sortis d’un rêve, sont comme hors de portée du temps qui passe. Il n’existe plus qu’eux, et le monde alentour, pour peu qu’il en existe encore un, ne peut avoir aucun impact sur leur bulle d’Idéal romantique.

Leurs capes dorées constituent un véritable manteau nuptial et marquent l’opposition entre l’homme et la femme. 

Un sentiment d’abandon se dégage du visage doux de la femme. Elle semble apaisée, rassurée et en sécurité dans les bras de celui qu’elle aime. Si nous voyons clairement son visage, le visage de l’homme un peu surélevé s’entrevoit à peine. Habité par la fougue, il s’apprête à embrasser cette femme qu’il tient, tendrement, avec passion.

Qui oserait parier que l’art d’aujourd’hui ne doit rien à au Baiser de Klimt ?

Gustav Klimt sublime l’Amour sur ce tableau, illuminé de toutes parts, pour un plaisir des yeux inouï. Comme s’il n’existait que lui, l’Amour, qui unit deux êtres tant psychiquement que spirituellement et physiquement.